Les 800 milles de Guadeloupe à l'Ile à Vache, Haiti ont été avalés sans problème en moins de cinq jours. Arrivés à l'Ile à Vache, changement d'équipage avec le débarquement de nos deux normaliens, et l'embarquement de Gustin, un vieil ami haïtien. Puis route vers Pestel, où nous avions prévu de longue date un arrêt de trois semaines pour diverses actions humanitaires et le soutien de deux enseignants volontaires envoyés par Fidesco pour deux ans.

Bilan, après huit jours:

-       Les volontaires : faute d’un moyen de transport nautique ils étaient jusqu’à maintenant en net sous-emploi puisque cinq des six sites qu’ils desservent leur étaient difficilement accessibles. Ce point est en cours de solution grâce à ‘intervention de Jean-Claude Fignolé (Johnny) par le don d’une « chaloupe » par Food for the Poor, grosse ONG américaine qui nous a déjà été d’une aide inestimable pour le dédouanement et le transport du container il y a un an. Le problème restera le paiement du combustible.

-       Les écoles : la situation la plus mauvaise est aux Basses, où six classes se tiennent dans l’église faute de locaux. Nous avons utilisé une partie de la toile à voile neuve pour fabriquer des paravents qui permettent de séparer ces classes au moins visuellement. Cela rendra également à l’église son rôle pour les dimanches et fêtes.

D’autre part, le père Octave curé des Basses, a établi un projet de construction d’une grande école (17 salles de classe). Ce projet s’élève à 350 000 dollars, qui restent à trouver. L’idée actuellement est de ne faire que le rez-de-chaussée de cette école (probablement 160 000 dollars). En liaison avec le Père Octave, des dossiers de demande de financement sont en cours de préparation par Marie (équipière d’Embellie) et les volontaires, Amaury et Morgane.

-       Deux sites marginaux : L’Anse du Nord et Grand Baie ne sont pas des paroisses et sont un peu oubliés. L’Anse du Nord souffre de l’absence d’eau potable (sources saumâtres) ce qui cause de nombreux problèmes de santé. Ni infirmier, ni docteur ne les visitent. Il est impératif et urgent de leur fournir une source d’eau potable (dessalinisateur et/ou gouttières sur la chapelle qui vient d’être construite). D’autre part, à l’Anse du Nord et à Grand Baie, existent de petites écoles qui fonctionnent dans un dénuement absolu.

Malgré cela l’école de Grand Baie dispose d’une cantine (seul exemple sur les 6 écoles visitées).

-       Cantines scolaires : Les écoles avaient des cantines scolaires qui étaient financées par diverses ONG. Ces financements ayant disparu, les cantines scolaires n’existent plus sauf à Grand Baie. Aujourd’hui les enfants arrivent après 1 à 2 heures de marche. Ils ont l’estomac dans les talons et défaillent. Une étude approfondie de ce problème et des solutions envisageables est en cours (Marie et les volontaires).

-       Matériel pour les pêcheurs : Le matériel que nous avons transporté (rouleaux de toile à voile neuve et palangres, hameçons…) a été distribué…et apprécié.

-       Il est apparu d’autre part que la machine à coudre transportée l’an dernier pouvait fonctionner. Dès que les réglages seront affinés (par Jules équipier d’Embellie), nous organiserons une démonstration à une dizaine de volontaires venus des six sites. Jules procèdera alors à une sélection et il nous faudra monter une formation appropriée par un maître voilier venu de France.

Actions envisagées :

-       Obtenir une extension de la mission des volontaires aux six sites envisagés (action Mgr Decoste et le P.Noël).

-       Dès cette extension accordée, associer les professeurs de Grand Baie et d’Anse du Nord à la formation pédagogique dispensée par Amaury et Morgane.

-       Si la demande des quatre curés se confirme, organiser pour eux une petite formation sur la recherche de fonds (action Alain)..

-       Constituer un dossier pour le projet de maternelle à Pestel (action Père Cedras Amaury et Morgane)

-       Trouver des paroisses ou écoles françaises intéressées par un jumelage (action : Yannick, Yvon, Charles Brecard et Alain). Cette aide pourra aller d’un soutien lourd (50 000 à 100 000 euros) à un simple accompagnement (de l’ordre de 2000 euros / an). Cette recherche devra être menée conjointement avec Monseigneur Decoste (Jérémie).

-       Résoudre le problème de l’eau douce à Anse du Nord (action Fernand et Père Noël).

-       Après concertation avec les parties intéressées, adopter une formule pour redonner vie aux cantines (action Marie, Amaury et Morgane).